Comment concilier préservation de la ressource en eau et activité minière ? Une question à laquelle Eramet répond sur ses sites au quotidien.

D’ici 2050, une personne sur quatre vivra dans un pays affecté par des pénuries d’eau chroniques ou fréquentes. Pour trouver des solutions responsables, l’Organisation des Nations Unies invite à réfléchir à cette problématique tous les 22 mars lors de la Journée mondiale de l’eau. Pour cette 30ème édition, le thème retenu est « Les eaux souterraines, rendre visible l’invisible ». Car « l’invisible » alimente en effet les principaux accès à l’eau douce sur Terre : les sources, les rivières, les lacs.

Une gestion des eaux vertueuse : l’exemple de GCO

Le thème de cette journée mondiale fait écho dans la filiale sénégalaise du Groupe, GCO :  sa mine est caractérisée par un bassin artificiel, sur lequel une drague avale de l’eau et du sable. Après récupération des sables minéralisés, l’eau et le sable inutilisés sont rejetés à l’arrière du bassin.

L’eau utilisée dans le cadre de ses activités provient de deux nappes souterraines. Les populations avoisinantes puisent dans ces mêmes nappes pour s’alimenter en eau potable et pratiquer l’agriculture. C’est pourquoi GCO veille à ne prélever que la quantité d’eau strictement nécessaire à son activité, dans le respect des permis de pompage attribués par l’État. Mais l’entreprise pratique aussi le recyclage : l’eau rejetée à l’arrière du bassin est récupérée via des pompages superficiels le long de la mine, à l’aide de forages de recyclage – une technique qui permet de recycler 50 % de l’eau consommée.

L’entreprise a également mis en place un système de suivi : les niveaux et la qualité de ces deux nappes, superficielle et profonde, sont surveillés en continu à l’aide de nombreux piézomètres, des tubes permettant d’accéder aux nappes phréatiques. Quatre d’entre eux sont profonds et équipés d’enregistreurs automatiques. Le niveau de la nappe superficielle quant à lui est contrôlé chaque jour, et l’information est transmise aux autorités chargées de la gestion des ressources en eau, qui se rendent chaque mois sur le site.

Mieux gérer la ressource : un défi commun

Au sein d’Eramet, sept ICG (International Competence Group) œuvrent pour le partage des connaissances et surtout des meilleures pratiques de gestion des mines du Groupe. Ces groupes de travail sont composés de représentants de chaque filiale et aussi d’Eramet Ideas, le centre de recherche et d’innovation du Groupe.

L’un de ces ICG, entièrement dédié à l’eau, est dirigé par le Dr Mouhamat Seck, Area Manager TIG – Technical Services, Integrated Planning & Geology chez GCO. « Nous abordons des sujets variés, car chaque site a une problématique différente : la gestion des eaux souterraines et superficielles ; les rejets d’eau ; la stabilité des verses… », explique-t-il.

L’objectif final : aboutir à une gestion durable de la ressource pour optimiser les performances d’exploitation minière et éviter les impacts négatifs de l’activité, et ce pour l’ensemble des sites du Groupe. Pour cette année encore, « Chaque ICG a pour objectif de produire deux ‘best practices’ dans son domaine », précise le Dr Mouhamat Seck. « En 2021, nous en avons produit sept au total, qui sont en train d’être déployées graduellement en fonction du niveau de maturité des sites. Ensuite, des missions d’évaluation auront lieu, suivis de plans d’actions correctifs partout où cela serait nécessaire. »

Parmi les bonnes pratiques mises en place : la création de procédures expliquant les exigences et la méthodologie par rapport aux standards IRMA (mine responsable), JORC (code de communication des résultats d’exploration) ou ICMM (International Council on Mining and Metals), que le Groupe vise à implémenter sur ses sites. Les données recueillies seront gérées grâce à un nouvel outil, un système de gestion de base de données dédié, actuellement en phase de conception à GCO. Si son efficacité est confirmée au Sénégal, l’outil sera déployé sur les autres sites.

Bien que la plupart des sites du Groupe soit situé dans des zones où l’accès à l’eau ne présente pas de difficulté, d’importants efforts sont faits pour maximiser le recyclage et ainsi diminuer les consommations. En Argentine par exemple, pour récupérer le lithium contenu dans les eaux du salar de Centenario-Ratones, Eramet Ideas a mis au point un procédé unique et innovant, sans évaporation, contrairement aux procédés traditionnels. Si ce procédé nécessite bel et bien le recours à l’eau douce, 60 % de l’eau consommée sera recyclée. Au Gabon, la start-up Bind-X, récemment récompensée par Eramet, développe pour Comilog une solution de contrôle des poussières et de stabilisation des sols grâce à une solution innovante permettant d’économiser plus de 15 millions de litres d’eau par an. En Nouvelle-Calédonie, la SLN cherche à maîtriser les ruissellements d’eau sur les massifs où elle opère : 132 stations de suivi de qualité des eaux sont notamment implantées sur toutes ses mines ; et un plan de gestion des eaux est mis en œuvre sur chaque site, contrôlé par les autorités locales.