Peut-on mener la transition écologique et énergétique sans métaux issus de filières durables et responsables ? Virginie de Chassey, Directrice du Développement Durable et de la Communication d’Eramet, répond à cette question et partage ses convictions dans cette tribune publiée sur LinkedIn. A lire ici.

Portrait de Virginie de Chassey, Directrice du Développement Durable et de la Communication d'Eramet

 

Lithium, nickel, cobalt, manganèse, autant de métaux qui entrent dans la composition des batteries de voitures électriques ou des systèmes de stockage d’énergie. Souvent qualifiés de « métaux du futur » parce qu’ils jouent un rôle fondamental dans la transition énergétique ou pour certains d’entre eux de « métaux critiques » parce que la sécurisation de leur approvisionnement est en jeu, ils interrogent l’industrie minière sur sa transformation et son rôle pour l’avenir de la planète.

L’explosion attendue de la demande de ces métaux – lithium, nickel, cobalt – conjuguée aux récents appels en faveur de métaux verts, représente une opportunité pour les industries de matières premières :  comment, sur toute la planète, allons-nous produire mieux, dans le respect des plus hauts standards éthiques, sociétaux et environnementaux ? Comment allons-nous prendre part à la transformation du monde en pleine conscience de ces enjeux.

Business for good : un impératif ?

Nos smartphones, nos tablettes nécessitent les mêmes métaux. Des objets courants dont nous tirons particulièrement partie dans la crise sanitaire que nous traversons, tant dans nos vies personnelles que professionnelles. Nos vélos ou nos voitures, dont la tendance est à l’électrique, vont également accroître la demande. Là encore, ces derniers mois, contraints à l’immobilité, nous avons réalisé combien notre mobilité est essentielle.

La réponse des industriels doit être à la hauteur des enjeux portés par l’urgence climatique.

Avec la transition énergétique, les besoins en cobalt vont être doublés d’ici à 2025 et multipliés par deux et demi pour le lithium. Quant à la demande supplémentaire en nickel, elle est estimée à +40%.

Sans attendre, l’ensemble de la filière doit veiller aux conditions d’extraction de ces métaux. Et les comportements les plus exigeants des sociétés qui font des choix vertueux doivent être encouragés. L’appel récent d’Elon Musk pour trouver un partenaire de long terme capable de produire du nickel « respectueux de l’environnement » pour les batteries des voitures électriques de Tesla, est le signe que l’industrie automobile se mobilise.

Des choix indispensables pour une chaîne responsable de bout en bout

Pour répondre aux attentes légitimes des citoyens, des actionnaires, des investisseurs, Il est impératif que la chaîne d’approvisionnement en métaux soit donc responsable de bout en bout, depuis l’extraction du minerai aux métaux contenus dans les batteries, en passant par la transformation. Le monde a besoin de matières premières issues de filières durables et responsables ; à défaut, c’est toute la crédibilité de la promesse de transition écologique qui sera mise à mal.

Chez Eramet, on tient particulièrement à cette idée de durabilité, elle est inscrite au cœur de notre transformation stratégique et, dans toutes nos activités, nous cherchons l’impact positif de nos décisions pour être performants et responsables. Cela suppose de savoir aussi prendre des positions courageuses et engageantes.

Ainsi, Eramet a par exemple fait le choix de proscrire la pratique consistant à rejeter les résidus miniers dans des fosses océaniques profondes, celle du Deep Sea Tailings Placement. Un choix qui a un coût et qui nous expose en termes de compétitivité par rapport à nos concurrents car les alternatives plus responsables sont aussi plus onéreuses. Un choix qui correspond à notre vision de l’industrie minière et métallurgique, celle que nous entendons construire pour demain.

Inventer l’industrie minière de demain

Nous sommes convaincus que notre présence à long terme dans les territoires où nous opérons dépend en grande partie de notre capacité à créer de la valeur dans nos pays hôtes. A nous de démontrer que notre présence est porteuse de retombées économiques et sociales positives pour nos partenaires locaux et les populations riveraines. A nous de prouver que nous apportons une attention rigoureuse aux ressources de la Terre. C’est possible et c’est le seul chemin.

Voilà pourquoi notre démarche RSE, inclusive et 360°, est au cÅ“ur de nos activités et de tous nos projets de développement. C’est dans cette optique que nous mesurons scrupuleusement l’avancée des treize objectifs que nous nous sommes fixés d’ici 2023 dans le cadre de notre feuille de route RSE. Un programme ambitieux qui répond aux Objectifs de Développement Durable (ODD) des Nations Unies et qui s’articule autour de l’humain, de l’économie et de l’environnement.

Notre feuille de route RSE donne un cap à notre entreprise et nous sommes plus que jamais déterminés à le maintenir, malgré la crise. Pour réussir, nous avons besoin d’agir avec l’ensemble de la filière, à commencer par les grands clients et par les politiques, pour appuyer des initiatives vertueuses. Le monde a besoin de mines responsables. Nous en avons besoin dès maintenant. Car, j’en suis convaincue, notre transition doit se faire en pleine conscience. Le monde de demain dépend de nos choix aujourd’hui